Le chemin
qui nous mène
auteur
inconnu
Le week-end dernier
fut particulièrement beau.
Tôt le matin, je décidais d'aller
à pied rendre une visite à des
amis que je n'avais pas vus depuis
longtemps.
Je n'ai pas encore fait installer le
téléphone dans ma maison de
campagne et je ne pouvais pas m'assurer que mes
amis étaient chez eux avant de les
rejoindre.
Tant pis, j'ai chaussé mes tennis et me
suis mis en route.
Sur le
chemin, je n'ai rencontré personne. J'ai
pu marcher tranquillement m'enivrant des
senteurs de la nature en fleur et
appréciant le calme de la campagne
baignée de soleil. Je me demandais tout
de même si mes amis seraient chez
eux.
Le chemin
était long et j'ai eu le temps d'aborder
tranquillement les idées de mon prochain
livre : j'ai pensé au titre, j'ai
décrit plus précisément le
plan, j'ai peaufiné les
idées.
J'ai
également eu l'occasion de faire le vide,
de ne pas penser, de vivre ce qui s'offrait
à moi : des choses simples comme la
chaleur sur ma peau, le plaisir de ressentir
l'appétit qui faisait gargouiller mon
ventre, la soif, la douleur que je parvenais
à surpasser pour avancer...
Arrivé
à l'entrée du village, je me suis
dirigé vers la maison de mes amis. J'ai
sonné 3 fois. Personne n'a
répondu. J'aurais dû me douter
qu'avec un soleil pareil ils étaient eux
aussi partis en ballade. Et pourtant... je n'ai
pas été déçu un seul
instant !
J'ai
marché jusqu'au port, je me suis assis
sur un banc en pierre et j'ai souri en repensant
aux kilomètres que j'avais parcourus...
pour rien !
Vous aussi, vous
avez certainement eu l'impression un jour ou
l'autre, d'avoir fait des efforts, d'avoir
donné sans retour, d'avoir marché
vers un but que vous n'étiez pas certain
d'atteindre.
Mais le but
est-il plus important que le chemin parcouru ?
Trop souvent, concentrés sur le but, nous
oublions de jouir de l'instant et
d'apprécier le voyage.
"Ne pas avoir
le temps de méditer, c'est ne pas avoir
le temps de regarder son chemin, tout
occupé à sa marche."
(A. Sertillanges)
"Notre
éducation actuelle est lamentable, car
elle nous apprend à aimer la
réussite et non ce que nous faisons. Le
résultat a pris davantage d'importance
que le chemin qui y mène."
(Jiddu Krishnamurti)