"Le Grand Meaulnes" n'est
pas de ces classiques ennuyeux que l'on lit par
obligation et que l'on oublie avec soulagement.
Il est au contraire de ces livres que l'on conserve
précieusement pour le relire de temps en temps en
espérant à chaque fois y ressentir le
charme suranné et merveilleux de l'enfance.
Le lire en étant enfant
est le gage d'heures de rêveries et de soupirs
mais le lire à l'age adulte ne fait que renforcer
le pouvoir évocateur de ce roman construit sur la
force de l'espoir et la tragique réalité du
temps qui s'efface et qui jamais n'arrête son
cours.
Alain Fournier, fils
d'instituteur, était poète à ses
heures perdues
et sa mort prématurée (à 27 ans)
nous a sans nulle doute privé d'un grand romancier
même si celui qui disait "je ne demande ni prix, ni
argent,
mais je voudrais que Le Grand Meaulnes fût lu." a
vu se réaliser son rêve au-delà ce
ses espérances.